Par Anne-Laure Mignon
Le 27 novembre 2017
Si des mets comme le saumon fumé et le foie gras de canard
font partie des pièces-clés de Noël, notre conscience et notre planète
nous remercieraient d’arrêter d’en manger.
Homards, saumon fumé, foie gras de canard et autres figues et fruits rouges doiven-ils être proscrits ?
Photo iStock
En 2016, on vous expliquait que l’avocat, fruit star des régimes healthy et prisé par les Occidentaux pour sa chair onctueuse et ses nombreux bienfaits, était le responsable d’une déforestation massive au Mexique et d’une pollution atmosphérique notable. On vous disait encore que le saumon, victime d'élevage intensif, présentait un danger écologique.
Eh bien pour Noël, le constat n'est pas plus reluisant. Entre homard,
saumon fumé, foie gras de canard et autres fruits rouges, l’addition du
bilan carbone de notre dîner risque d’être quelque peu salée.
Décryptage.
Homard et saumon
Si vous aviez prévu du homard en entrée,
sachez que ce n’est pas la saison. Le crustacé breton est pêché en
France entre mi-avril et fin août. Pour les fêtes, vous dégusterez donc
probablement un homard canadien, élevé approximativement à 6000
kilomètres... En ce qui concerne son cousin le saumon, à en croire les dernières informations, mieux vaudrait également s’en passer. En 2014, 60 millions de consommateurs avait publié un véritable «livre noir» du poisson d’élevage.
Entre pesticides et métaux lourds, le journal révélait alors : «il
n’existe pas de législation quant aux résidus de toxines présents dans
la chair du saumon destinée à la consommation humaine.» De quoi calmer
notre coup de fourchette.
Faut-il encore manger de la viande ?
Autre geste culpabilisant des fêtes : la dégustation du foie gras,
monument gastronomique français et star incontestable du réveillon.
Interdit dans plusieurs pays pour les méthodes barbares par lesquelles
il est obtenu et décrié par les défenseurs des animaux, le foie gras est
presque devenu l'ennemi numéro un de nos assiettes. Désormais, 29 % des
Français (2) refusent même d’en acheter pour des raisons éthiques liées
à la souffrance animale. Interrogé en 2013 par 20 minutes,
l’ingénieur de recherches à l’Inra, Gérard Guy tempérait avec ironie :
«lorsque les éleveurs le font dans les règles de l’art et respectent
l’animal, le gavage n’est pas une pratique agricole plus horrible qu’une
autre. Mais il faut bien s’entendre sur le fait qu’à la fin, on tue
l’animal pour le manger, et qu’en le tuant on nuit gravement à sa
santé…»
Les dindes, de leur côté, seraient en France 2,47 millions à terminer
dans nos assiettes pour Noël (3). Une production intensive que l'on
accuse de répondre à une logique de profit, sans se préoccuper de
l’environnement, ni des consommateurs, ni des conditions de vie dans
lesquelles évoluent ces animaux. Pour s'assurer de l’authenticité du
produit, on privilégie donc les certifications fermières, label rouge ou
bio. On sélectionne également une dinde entière et charnue, le cou
court et les pattes lisses, signes d’élevage dans de bonnes conditions.
Fruits interdits
(...)
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